Un entretien avec Agnès, sensibilisatrice pour We are Able! en République Démocratique du Congo 

Par The Leprosy Mission (membre du consortium de WaA!)

Agnès travaille comme sensibilisatrice dans le projet WaA! en RD Congo. Elle s’engage dans les campagnes de sensibilisation au sein de la communauté et plus particulièrement dans les villages de la zone du projet WaA! sur l’île d’Idjwi. Agnès nous explique ce qu’elle a fait et pourquoi ce projet est si important pour elle.

Quels types d’activités ont été réalisés ?

A ce jour, trois activités de sensibilisation ont été réalisées sur l’île d’Idjwi :

1. Sur les droits des personnes en situation de handicap, et le lien avec les droits de l’homme en général.

2. Une sur l’inclusion du handicap dans la communauté, par exemple le droit à la scolarisation, l’accès aux services sociaux et le droit à la participation.

3. Sur les pratiques d’héritage, car les personnes vivant avec handicap et les personnes atteintes de la lèpre sont souvent exclues en tant qu’héritiers lorsque les parents décèdent.

Pourquoi ce projet est-il si important pour vous ?

Il est très pertinent car les personnes vivant avec handicap ont des droits. Après la session de sensibilisation, les personnes vivant avec handicap sont devenues plus visibles dans les communautés. Cela me rend heureux. Les autorités locales, mais aussi d’autres membres de la communauté, ont commencé à travailler avec des organisations de personnes handicapées et à inviter directement les personnes vivant avec handicap en leur demandant de participer à des événements sociaux. C’est très important pour nous.

Le genre joue-t-il un rôle dans ce domaine ?

Le fait d’être une femme et d’avoir un handicap fait une grande différence. Les droits des femmes sont plus souvent violés que ceux des hommes. En outre, les chances d’emploi d’une femme handicapée sont moindres que celles d’un homme. J’ai eu de la chance car ma famille m’a soutenue. Je peux générer des revenus grâce à un petit point de vente, en vendant des produits alimentaires comme de l’huile, du riz et des haricots. Je travaille également comme coiffeuse.

Qu’est-ce qui vous motive à vous engager dans ce projet ?

J’ai voulu travailler sur ce projet parce que j’espère que davantage de personnes vivant avec handicap seront en mesure de participer à la société. Ces derniers temps, j’ai vécu quelques expériences très motivantes. Je suis retourné dans un village que j’avais déjà visité avec d’autres sensibilisateurs. J’ai vu que quelques familles laissaient désormais leurs enfants handicapés jouer à l’extérieur, alors que précédemment ces enfants étaient gardés à l’intérieur. Certains de ces enfants vont même à l’école, alors qu’auparavant on disait que cela ne servait à rien. Ce type de changement d’attitude au sein de la communauté me donne envie de continuer!